Pourquoi les femmes ne veulent-elles plus porter de soutien-gorge ?

Depuis peu, nombreuses sont les femmes qui suivent la tendance du « no bra ». Il s’agit d’un phénomène qui s’est développé durant le confinement. Le principe réside dans le fait de ne plus porter de soutien-gorge. Toutefois, la pratique a une conséquence économique considérable sur le secteur du sous-vêtement féminin. Phénomène de mode passagère ou véritable révolution ? Découvrez les raisons de cette tendance dans cet article.

Le principe du « no bra »

Pour mieux comprendre le mouvement du « no bra » qui a émergé durant le confinement, l’ouvrage « Seins : En quête d’une libération » de Camille Froidevaux-Metterie s’avère une aide précieuse.  Philosophe, l’autrice de ce livre a décidé d’apporter plus d’information sur les raisons pour lesquelles de nombreuses femmes ont décidé d’éliminer le soutien-gorge de leur vie.

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Dans l’ensemble, une femme sur cinq entre 18 et 24 ans a arrêté de mettre un soutien-gorge durant le confinement. Selon Camille Froidevaux-Metterie, il s’agit d’un phénomène qui participe à une véritable libération des diktats établis pendant longtemps, et non juste une tendance durant le confinement. D’ailleurs, la philosophe a expliqué : « Quand une femme se prépare avant de sortir dans l’espace public, elle sait qu’elle sera regardée parce que c’est comme ça depuis l’aube des temps. Elle se prépare en adoptant un certain nombre de pratiques et de routines. Pendant le confinement, les femmes ont été débarrassées de ces regards et elles ont pu enfin développer, vis-à-vis de leur propre corps, une attitude plus libre ».

Selon cette analyse, l’apparence prise par une femme est toujours reliée à des normes imposées depuis la nuit des temps. À ce propos, Camille Froidevaux-Metterie a expliqué : « Un sein suffisamment rond, suffisamment gros, suffisamment haut, qui correspond à un idéal qu’on retrouve depuis l’Antiquité. Il est imposé aux femmes par des soutiens-gorge qui viennent façonner les seins pour que ceux qui ne souscrivent pas à l’idéal puissent devenir conformes. Se débarrasser du soutien-gorge, ça veut dire accepter ses seins tels qu’ils sont. »

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Les seins représentent un paradoxe

En principe, l’inconscient collectif pense que les seins doivent atteindre une certaine taille, tout en restant peu visibles. La philosophe, Camille Froidevaux-Metterie, a notamment développé ce paradoxe en disant : « Il ne faut pas qu’on voie les tétons. Le soutien-gorge joue, de ce point de vue, un rôle très important, puisque les soutiens-gorges rembourrés, à coques et autres coussinets sont là précisément pour que les seins deviennent le plus visible possible, pour qu’ils soient présentés aux regards, voire aux mains. Mais ils sont aussi là pour dissimuler les tétons. »

La raison de dissimuler les tétons réside dans le fait qu’ils rappellent les principales fonctions des seins. D’un côté, la fonction maternelle, et de l’autre, la fonction sexuelle, ce qui a édicté qu’ils ne pouvaient pas être publics.

Par conséquent, suivre le mouvement du « no bra » en évitant de porter un soutien-gorge constitue un réel engagement. Selon la philosophe, avec cette pratique, les seins redeviennent ce qu’ils sont, notamment de la chaire mouvante et vivante qu’il sera désormais possible de voir sous le tissu. Par ailleurs, il s’agit d’une étape qui peut être difficile à assumer pour celles qui se sentent observées.

Le soutien-gorge, un choix libre

Pour composer son ouvrage, la philosophe, Camille Froidevaux-Metterie, a interrogé près de 40 femmes sur le rapport qu’elles entretiennent avec leurs seins. Elle a ainsi fait remarquer : « Il y a des femmes qui portent des soutiens-gorges parce qu’elles en ont besoin. Il y a des femmes pour qui le soutien-gorge joue un rôle dans leur vie amoureuse et sexuelle, qui aiment acheter de la jolie lingerie. Il y en a d’autres qui aiment avoir la possibilité d’en porter ou de ne pas en porter. »

De plus, les bralettes connaissent un véritable essor depuis quelque temps. Il s’agit d’un modèle de soutien-gorge sans armature, très souple, sans coussinets et particulièrement léger. Toujours selon la philosophe, ce phénomène est un signal de la diversification des propositions sur le marché.

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